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Réglementation

La loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement, dénommée loi "Grenelle 2" et publiée au Journal Officiel du 13 juillet 2010, prévoit dans son article 68 l’élaboration de Schémas Régionaux du Climat, de l’Air et de l’Energie (SRCAE) :

I. La section 1 du chapitre II du titre II du livre II du code de l’environnement est ainsi rédigé :

Section 1 : Schémas régionaux du climat, de l’air et de l’énergie

Article L222-1 :

I. ― Le préfet de région et le président du conseil régional élaborent conjointement le projet de schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie, après consultation des collectivités territoriales concernées et de leurs groupements.

Ce schéma fixe, à l’échelon du territoire régional et à l’horizon 2020 et 2050 :

1° Les orientations permettant d’atténuer les effets du changement climatique et de s’y adapter, conformément à l’engagement pris par la France, à l’article 2 de la loi n° 2005-781 du 13 juillet 2005 de programme fixant les orientations de la politique énergétique, de diviser par quatre ses émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2050, et conformément aux engagements pris dans le cadre européen.A ce titre, il définit notamment les objectifs régionaux en matière de maîtrise de l’énergie ;

2° Les orientations permettant, pour atteindre les normes de qualité de l’air mentionnées à l’article L. 221-1, de prévenir ou de réduire la pollution atmosphérique ou d’en atténuer les effets.A ce titre, il définit des normes de qualité de l’air propres à certaines zones lorsque les nécessités de leur protection le justifient ;

3° Par zones géographiques, les objectifs qualitatifs et quantitatifs à atteindre en matière de valorisation du potentiel énergétique terrestre, renouvelable et de récupération et en matière de mise en œuvre de techniques performantes d’efficacité énergétique telles que les unités de cogénération, notamment alimentées à partir de biomasse, conformément aux objectifs issus de la législation européenne relative à l’énergie et au climat.A ce titre, le schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie vaut schéma régional des énergies renouvelables au sens du III de l’article 19 de la loi n° 2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement. Un schéma régional éolien qui constitue un volet annexé à ce document définit, en cohérence avec les objectifs issus de la législation européenne relative à l’énergie et au climat, les parties du territoire favorables au développement de l’énergie éolienne.

II. ― A ces fins, le projet de schéma s’appuie sur un inventaire des émissions de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre, un bilan énergétique, une évaluation du potentiel énergétique, renouvelable et de récupération, une évaluation des améliorations possibles en matière d’efficacité énergétique ainsi que sur une évaluation de la qualité de l’air et de ses effets sur la santé publique et l’environnement menés à l’échelon de la région et prenant en compte les aspects économiques ainsi que sociaux.

III. ― En Corse, le projet de schéma est élaboré par le président du conseil exécutif. Les services de l’Etat sont associés à son élaboration.

Article L222-2 :

Après avoir été mis pendant une durée minimale d’un mois à la disposition du public sous des formes, notamment électroniques, de nature à permettre sa participation, le projet de schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie est soumis à l’approbation de l’organe délibérant du conseil régional. Le schéma est ensuite arrêté par le préfet de région.

En Corse, le schéma est adopté par délibération de l’Assemblée de Corse sur proposition du président du conseil exécutif et après avis du représentant de l’Etat.

Les régions peuvent intégrer au schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie le plan climat-énergie territorial défini par l’article L. 229-26 du présent code. Dans ce cas, elles font état de ce schéma dans le rapport prévu par l’article L. 4310-1 du code général des collectivités territoriales.

Au terme d’une période de cinq ans, le schéma fait l’objet d’une évaluation et peut être révisé, à l’initiative conjointe du préfet de région et du président du conseil régional ou, en Corse, à l’initiative du président du conseil exécutif, en fonction des résultats obtenus dans l’atteinte des objectifs fixés et, en particulier, du respect des normes de qualité de l’air.

Article L222-3 :

Chaque région se dote d’un schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie dans un délai d’un an à compter de l’entrée en vigueur de la loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement.

Un décret en Conseil d’Etat fixe les modalités d’application de la présente section et détermine, notamment, les collectivités territoriales, les groupements de collectivités territoriales, les instances et les organismes consultés sur le projet de schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie soit lors de son élaboration, soit préalablement à son adoption, ainsi que les modalités de leur consultation. Pour la Corse, le décret en Conseil d’Etat fixe, en outre, les conditions dans lesquelles le représentant de l’Etat arrête le schéma, lorsque l’Assemblée de Corse, après y avoir été invitée, n’a pas procédé à son adoption dans un délai de deux ans.

Le décret n°2011-678 du 16 juin 2011 relatif aux SRCAE définit leur contenu et leurs modalités d’élaboration :

Art. 1er. − La section 1 du chapitre II du titre II du livre II du code de l’environnement est remplacée par les dispositions suivantes :

Section 1

Schémas régionaux du climat, de l’air et de l’énergie

Art. R. 222-1 :

Le schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie prévu à l’article L. 222-1 comprend un rapport, un document d’orientations assorti de documents cartographiques indicatifs et un volet annexé intitulé “schéma régional éolien”.

Art. R. 222-2 :

I. – Le rapport du schéma régional présente et analyse, dans la région, et en tant que de besoin dans des parties de son territoire, la situation et les politiques dans les domaines du climat, de l’air et de l’énergie et les perspectives de leur évolution aux horizons 2020 et 2050.

A ce titre, il comprend :

1o Un inventaire des émissions directes de gaz à effet de serre pour les secteurs résidentiel, tertiaire, industriel, agricole, du transport et des déchets ;

2o Une analyse de la vulnérabilité de la région aux effets des changements climatiques, qui identifie les territoires et les secteurs d’activités les plus vulnérables et définit les enjeux d’adaptation auxquels ils devront faire face ;

3o Un inventaire des principales émissions des polluants atmosphériques, distinguant pour chaque polluant considéré les différentes catégories de sources, ainsi qu’une estimation de l’évolution de ces émissions ;

4o Une évaluation de la qualité de l’air au regard notamment des objectifs de qualité de l’air mentionnés à l’article L. 221-1 et fixés par le tableau annexé à l’article R. 221-1, de ses effets sur la santé, sur les conditions de vie, sur les milieux naturels et agricoles et sur le patrimoine ainsi qu’une estimation de l’évolution de cette qualité ;

5o Un bilan énergétique présentant la consommation énergétique finale des secteurs résidentiel, tertiaire, industriel, agricole, du transport et de la branche énergétique et l’état de la production des énergies
renouvelables terrestres et de récupération ;

6o Une évaluation, pour les secteurs résidentiel, tertiaire, industriel, agricole, du transport et des déchets, des potentiels d’économie d’énergie, d’amélioration de l’efficacité énergétique et de maîtrise de la demande énergétique ainsi que des gains d’émissions de gaz à effet de serre correspondants ;

7o Une évaluation du potentiel de développement de chaque filière d’énergie renouvelable terrestre et de récupération, compte tenu de la disponibilité et des priorités d’affectation des ressources, des exigences
techniques et physiques propres à chaque filière et des impératifs de préservation de l’environnement et du patrimoine.

II. – Sur la base de ce rapport, un document d’orientations définit, compte tenu des objectifs nationaux résultant des engagements internationaux de la France, des directives et décisions de l’Union européenne ainsi que de la législation et de la réglementation nationales, en les assortissant d’indicateurs et en s’assurant de leur
cohérence :

1o Des orientations ayant pour objet la réduction des émissions de gaz à effet de serre portant sur l’amélioration de l’efficacité énergétique et la maîtrise de la demande énergétique dans les secteurs résidentiel,
tertiaire, industriel, agricole, du transport et des déchets ainsi que des orientations visant à adapter les territoires et les activités socio-économiques aux effets du changement climatique ;

2o Des orientations destinées à prévenir ou à réduire la pollution atmosphérique afin d’atteindre les objectifs de qualité de l’air mentionnés aux articles L. 221-1 et R. 221-1. Le cas échéant, ces orientations reprennent ou tiennent compte de celles du plan régional pour la qualité de l’air auquel le schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie se substitue.
Ces orientations sont renforcées dans les zones où les valeurs limites de la qualité de l’air sont ou risquent d’être dépassées et dites sensibles en raison de l’existence de circonstances particulières locales liées à la
protection des intérêts définis à l’article L. 220-2, pour lesquelles il définit des normes de qualité de l’air lorsque les nécessités de cette protection le justifient ;

3o Des objectifs quantitatifs de développement de la production d’énergie renouvelable, à l’échelle de la région et par zones infrarégionales favorables à ce développement, exprimés en puissance installée ou en tonne équivalent pétrole et assortis d’objectifs qualitatifs visant à prendre en compte la préservation de l’environnement et du patrimoine ainsi qu’à limiter les conflits d’usage.
Le schéma identifie les orientations et objectifs qui peuvent avoir un impact sur les régions limitrophes et les mesures de coordination nécessaires.
Il formule toute recommandation, notamment en matière de transport, d’urbanisme et d’information du public, de nature à contribuer aux orientations et objectifs qu’il définit.

III. – Le rapport et les orientations sont assortis, en tant que de besoin, de documents graphiques ainsi que de documents cartographiques dont la valeur est indicative.
Les documents cartographiques sont établis, pour les régions métropolitaines, à l’échelle de 1/500 000.

IV. – Le volet annexé au schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie, intitulé “schéma régional éolien”, identifie les parties du territoire régional favorables au développement de l’énergie éolienne compte tenu d’une part du potentiel éolien et d’autre part des servitudes, des règles de protection des espaces naturels ainsi que du patrimoine naturel et culturel, des ensembles paysagers, des contraintes techniques et des orientations régionales.
Il établit la liste des communes dans lesquelles sont situées ces zones. Les territoires de ces communes constituent les délimitations territoriales du schéma régional éolien au sens de l’article L. 314-9 du code de
l’énergie.
Il peut comporter des documents cartographiques, dont la valeur est indicative, établis à l’échelle prévue au III.

Art. R. 222-3 :

I. – Le préfet de région et le président du conseil régional s’appuient pour l’élaboration du schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie sur un comité de pilotage, qu’ils président conjointement, auprès duquel est placé un comité technique. Ils en arrêtent ensemble la composition, l’organisation et le fonctionnement.

II. – Au sein du comité de pilotage, les membres représentant le conseil régional et ceux représentant l’Etat et ses établissements publics sont en nombre égal.
La liste des membres du comité de pilotage est publiée simultanément au recueil des actes administratifs de la préfecture de région et au recueil des actes administratifs du conseil régional.
Le comité de pilotage propose le projet de schéma au président du conseil régional et au préfet de région.
A ce titre, il suit et coordonne la réalisation des études nécessaires à l’état des lieux et aux évaluations définies à l’article R. 222-2 et propose les orientations, les objectifs. Après l’adoption du schéma, il est chargé du suivi de son avancement et de sa mise en oeuvre.

III. – Les membres du comité technique sont nommés par le préfet de région et le président du conseil régional.
A la demande du comité de pilotage, le comité technique prépare les éléments nécessaires à la définition des orientations et des objectifs du schéma.

IV. – Le préfet de région tient régulièrement informés les gestionnaires des réseaux de transport et de distribution d’électricité et de gaz de l’avancement de la procédure d’élaboration du schéma régional du climat,
de l’air et de l’énergie.

Art. R. 222-4 :

I. – Le préfet de région et le président du conseil régional, après avoir validé le projet de schéma, déterminent, la durée de sa mise à disposition au public et publient conjointement, au moins sept jours
avant le début de cette mise à disposition, dans deux journaux régionaux ou locaux diffusés dans la région concernée, un avis faisant connaître la date d’ouverture de cette consultation et ses modalités. Cet avis est également publié sur les sites internet du conseil régional et de la préfecture de région.
Le projet de schéma est mis à la disposition du public aux sièges du conseil régional, de la préfecture de région, des préfectures de départements et des sous-préfectures. Les observations du public sur le projet de schéma sont consignées sur des registres ouverts à cet effet.
Le projet de schéma est également mis à la disposition du public par voie électronique sur les sites internet de la préfecture de région et du conseil régional. Le public dispose de la possibilité de faire part de ses
observations par voie électronique.

II. – Dès le début de la mise à disposition au public, le préfet de région et le président du conseil régional soumettent le projet de schéma pour avis :
1o Aux conseils généraux des départements de la région ;
2o Aux conseils municipaux des communes de la région ;
3o Aux organes délibérants des établissements publics de coopération intercommunale participant à l’élaboration d’un plan climat-énergie territorial ou ayant approuvé un Agenda 21 ;
4o Aux organes délibérants des établissements publics de coopération intercommunale compétents pour l’élaboration d’un schéma de cohérence territoriale ;
5o Au conseil économique et social environnemental régional ;
6o Aux autorités organisatrices de réseau public de distribution d’électricité et de gaz ;
7o Aux gestionnaires des réseaux de transport et de distribution d’électricité et de gaz concernés ;
8o Aux autorités organisatrices des transports urbains concernées ;
9o A l’Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires ;
10o Aux conseils départementaux compétents en matière d’environnement, de risques sanitaires et technologiques ;
11o Aux commissions départementales de la consommation des espaces agricoles ;
12o A la commission régionale de la forêt et des produits forestiers ;
13o A la chambre régionale d’agriculture ;
14o A la chambre régionale du commerce et de l’industrie ;
15o A la chambre régionale des métiers et de l’artisanat ;
16o A la commission régionale du patrimoine et des sites ;
17o Aux commissions départementales de la nature, des paysages et des sites ;
18o A l’agence régionale de santé ;
19o Au commandant de région terre compétent ;
20o A la direction de l’aviation civile territorialement compétente ;
21o A la direction interrégionale de la météorologie territorialement compétente ;
22o Aux comités de bassins territorialement compétents ;
23o A la commission régionale de l’économie agricole et du monde rural ;
24o S’il y a lieu, au comité de massif, à l’établissement public du parc national, au syndicat mixte chargé de l’aménagement et de la gestion du parc naturel régional.
La transmission du projet de schéma est faite par voie électronique, sauf opposition expresse de la collectivité ou de l’organisme consulté. L’avis peut être transmis par voie électronique. A défaut de réponse dans le délai de deux mois à compter de la réception de la demande d’avis, celui ci est réputé favorable.

Art. R. 222-5 :

Le projet de schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie est, le cas échéant, modifié conjointement par le préfet de région et le président du conseil régional pour tenir compte des observations et des avis recueillis.
Le schéma arrêté par le préfet de région après l’approbation par l’organe de délibération du conseil régional est publié au recueil des actes administratifs de la préfecture de région. Un avis de publication est
inséré conjointement par le préfet de région et le président du conseil régional dans deux journaux régionaux ou locaux diffusés dans les départements concernés.
Le schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie est mis à la disposition du public par voie électronique sur les sites internet de la préfecture de région et du conseil régional.

Art. R. 222-6 :

L’évaluation de la mise en oeuvre du schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie au terme d’une période de cinq années après la publication de l’arrêté du préfet de région prévu à l’article R. 222-5 est réalisée par le comité de pilotage à la demande conjointe du préfet de région et du président du conseil régional.
La synthèse de cette évaluation fait l’objet d’un rapport publié sur les sites internet de la préfecture de région et du conseil régional.
A l’issue de cette évaluation, le préfet de région et le président du conseil régional peuvent décider de mettre le schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie en révision, selon une procédure identique à celle
suivie pour son élaboration. Lorsque les indicateurs de suivi de la mise en oeuvre des orientations font apparaître que tout ou partie des objectifs ne pourra être raisonnablement atteint à l’horizon retenu, le préfet de région et le président du conseil régional engagent la révision du schéma, sur tout ou partie de celui-ci.

Art. 2. − Lorsque le schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie n’a pas été publié au 30 juin 2012, le préfet de région exerce seul, selon le cas, les compétences attribuées au comité de pilotage, au président du
conseil régional et à l’organe délibérant du conseil régional par les articles R. 222-3 à R. 222-5 du code de l’environnement pour poursuivre l’élaboration du volet « schéma régional éolien » annexé au schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie, selon la procédure prévue pour celui-ci par lesdits articles, jusqu’à la publication de ce volet annexé.
Le schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie ultérieurement adopté intègre le volet « schéma régional éolien » ainsi publié.

Art. 3. − Les articles R. 222-1 à R. 222-7 du code de l’environnement, dans leur rédaction antérieure à l’entrée en vigueur du présent décret, demeurent applicables aux projets de plans régionaux pour la qualité de
l’air en cours d’élaboration qui ont été mis à disposition du public avant la publication de la loi du 12 juillet 2010 susvisée.
Le cas échéant, les orientations de ces plans régionaux pour la qualité de l’air sont reprises ou prises en compte par les schémas régionaux du climat, de l’air et de l’énergie qui se substituent à ces plans, dans les
conditions prévues par le 2o du II de l’article R. 222-2 du code de l’environnement.